un peu d'histoire ...

        La négociation existe depuis toujours mais le véritable point de départ de la négociation de crise commence dans les années 1970.

 

         Septembre 1972 :  le groupe terroriste Palestinien "septembre noir" prend 11 athlètes israéliens en otages en plein cœur du village olympique de Munich.

 

         Le groupe demandait la libération et le passage en Égypte de 234 activistes Palestiniens, deux Marocaines, deux Françaises, Kozo Okamoto de l'Armée rouge japonaise et six officiers Syriens et Libanais prisonniers en Israël, ainsi que de deux autres prisonniers allemands Ulrike Meinhof et Andreas Baader en Allemagne.

          Le premier ministre israélien Golda Meir répondit immédiatement et très fermement qu'il n'y aurait aucune négociation. La police allemande qui prit part à l'opération n'avait pas de formation spécifique aux opérations de sauvetage d'otages. 

         De longues négociations commencent mais après d'interminables heures cette crise se termine dans un véritable bain de sang entrainant la mort de tous les otages et de la quasi totalité des terroristes.

         Certains pays se mettent donc à travailler sur la façon de mener efficacement ces situations. Les GIPN sont créés en France, mais ne disposent pas encore de "cellule négociation"'.

         D'autres groupes dans le monde voient le jour dont le GIGN en région parisienne. L 'objectif étant de donner aux policiers les meilleures chances de mettre fin à des situations de prises d'otages de manière pacifique et en évitant la perte de vies humaines.

         Les experts du FBI de l'académie de Quantico se sont rapidement rendus compte que la plupart des incidents étaient en fait des situations de crise sans otages . Ils ont donc adaptés leurs techniques pour pouvoir répondre à un éventail de situations plus larges impliquant des forcenés retranchés, des suicidaires, des disputes familiales ou conjugales etc ...

         C'est la police de New-York qui créera la première unité appelé la " Hostage négociation Unit" .

         S'appuyant sur une abondante littérature en psychologie, psychiatrie et criminologie, ils initieront les premières recherches sur cette nouvelle matière, inspiré par les études de l'université de PALO ALTO en Californie.

         Ces unités se sont dotées de groupes de négociateurs spécialement formés pour prendre contact avec des forcenés ou des preneurs d'otages ou plus souvent des gens au bout du rouleau qui ne savent plus comment gérer leur mal être et l'expriment  en " pétant un câble" ....

         Au RAID comme au GIGN, les premières formations datent du milieu des années 90, avant cela sur les interventions, c' était le premier intervenant qui s'en sentait capable qui prenait la parole avec plus ou moins de réussite !!!

         La négociation de crise reste très proche de la négociation commerciale mais est souvent mise en œuvre dans un climat de stress et de précipitation.

         Elle se différencie par le caractère vital des enjeux mis en œuvre, en effet, un faux pas, une mauvaise communication ou prise de contact peuvent entrainer un assaut prématuré de la police avec des conséquences dramatiques.

         Lorsque le négociateur de crise établit le premier contact, il ne peut pas se dire " je vais faire ce que je peux " !!!

         Il a donc une obligation de résultat, pour le groupe négociation ou pour le groupe d'assaut avec qui il peut travailler parfois en cas de situation " bloquée" .